Depuis quelques temps déjà (plus d’informations ici ou là), le GERAR a eu l’occasion de participer à cette nouvelle journée organisée
par Médimex. Cette rencontre a eu lieu le 29 novembre dernier, et celle-ci
s’est articulée autour de 4 thèmes principaux : La traumatologie et
l’orthopédie, la recherche, la neurologie et pour terminer la médecine du
sport.
Cette année, de nouveaux invités, des thématiques d’investigations toujours différentes autour de l’isocinétisme et encore des présentations qui méritent d’être analysées et critiquées.
Cette année, de nouveaux invités, des thématiques d’investigations toujours différentes autour de l’isocinétisme et encore des présentations qui méritent d’être analysées et critiquées.
Dr Puig, P : Isocinétisme en chaine cinétique fermée
(CCF).
C’est une thématique qui parle beaucoup au GERAR car
celle-ci a été étudiée pendant plus d’un an avec une présentation orale lors
des derniers JFK. (lien)
Après un retour sur la ligamentisation, les risques relatifs
de la chaine cinétique ouverte (CCO), le Dr PUIG a eu l’occasion de présenter
le protocole de CCF mis en place au CERS auprès de patients ayant subi une
plastie du ligament croisé antérieur (LCA). Les sportifs en réathlétisation se
voient proposer un protocole évolutif en CCF sur le mode concentrique en
bilatéral en asymétrique, où il est question de diminuer la vitesse (en m/sec)
en fonction de l’avancée du protocole. Celui-ci est réservé aux patients
indolores entre J60 et J90 post-opératoire.
Avis du GERAR:
Présentation avec des passages vidéos très intéressants, c’est
réellement un plus incontestable lorsque l’on ne s’imagine pas le travail en
CCF en excentrique et les compensations du haut du corps. Mais peu de détails
en terme de gain de force, et surtout peu de références bibliographiques. Le
GERAR avait fait quelques recherches sur
l’isocinétisme en CCF, peu de publications mais des protocoles intéressants,
qui ne semblent pas avoir été pris en compte dans cette présentation.
Regrettons le manque de comparaison avec une population saine de toute
pathologie ligamentaire au niveau du genou. Ces comparaisons sont essentielles
lorsqu’il s’agit de personnes voulant récupérer un niveau optimal pour la
reprise du sport ou de leur activité professionnelle.
Il serait intéressant de coupler les données en CCF et en
CCO afin de constater l’existence de corrélations. Pourquoi ne pas explorer ces
protocoles avec des sujets ayant subi une arthroplastie de genou ?
En résumé, beaucoup d’idées, des ouvertures possibles à d’autres
pathologies mais il sesmblerait que l’appareil Con-Trex soit adapté au travail
en CCF comparé avec l’appareil Biodex. Le GERAR avait testé la CCF sur le
Biodex : Echec. Pour ne pas tordre le bras de levier, il ne faut pas que
le sujet dépasse les 100N.m, et ceux-ci sont atteints très rapidement.
Dr Perla, F; Sénéchal, G. – Conception d’un protocole
de rééducation des ruptures du tendon calcanéen opérées en excentrique sur
machine isocinétique.
Après la phase délétère de la botte platrée, il existe une
phase de déconditionnement qui intervient pendant et après l’immobilisation
(plus d'informations ici et là), l’objectif est de renforcer progressivement
le membre inférieur opéré, et particulièrement les muscles postérieurs de la
jambe afin de permettre au patient un retour à la course à pied en ligne
droite. Il est toujours difficile de faire travailler le patient à un certain
pourcentage de poids de corps, et encore plus faire varier la vitesse d’exécution.
L’isocinétisme se place alors comme une solution à la problématique posée par le protocole de Stanish,
où la vitesse, la mise en charge et le mode de contraction sont des paramètres
réglables très précisément.
Le patient réalise des sessions de renforcement sur
l’appareil d’isocinétisme suivant la pyramide de Davies inversée sur le
paramètre de vitesse. L’évaluation du côté opéré au côté non opéré
rend compte d’un pourcentage de déficit. Ce critère objectif permet avec l’avis
de toute l’équipe une reprise de la course en ligne droite. En fonction de
l’évolution de ce déficit, d’autres activités d’appuis sont accordés.
Avis du GERAR :
Cette présentation met surtout en valeur l’importance d’une
équipe autour du patient. Cette équipe composée d’enseignants en activités
physiques adaptées (EAPA), de masseurs-kinésithérapeutes (MK) et de médecins.
D’ailleurs, et chose rare dans ce congrès, c’est un EAPA et un médecin qui ont
présenté conjointement leur mode de prise en charge. Beau travail
interdisciplinaire où les professionnels sont autour du patient.
Bravo !
Bravo !
Cette équipe travaille sur appareil Con-Trex, or sur le
Biodex System la position en décubitus dorsal membre inférieur tendu est
impossible à avoir. Sur le Biodex system 3, la position du sujet lors de
l’évaluation ou du renforcement des muscles de la jambe se réalise en flexion
de genou et de hanche
Guex, K. – Influence de la flexion de la hanche sur
l’activité isocinétique des IJ.
Ce doctorant travaille sur l’impact de la flexion de hanche
sur les ischios-jambiers (IJ) lors des tests isocinétiques. Les IJ sont des
muscles bi-articulaires : une contraction concentrique provoque une flexion
de genou et une extension de hanche. Selon les études citées, plus la flexion
de hanche augmente, plus la force des IJ est importante sans influencer la
force du quadriceps.
Il rapporte les différentes positions pour tester les IJ par
rapport à l’articulation de la hanche et du genou lors d’un sprint. En
rapportant donc le travail des IJ en fonction de l’angulation de la hanche lors
d’un sprint (de 45° attaque du sol par le pied à 82° en montée de genou), Guex
K annonce « arrêtons le massacre en faisant bosser les IJ allongé sur le
ventre ou encore en travail des IJ lors du « Nordic Hamstrings ».
Pourquoi ? Parce que l’angle optimal associé aux troubles musculaires des
IJ se retrouvent à 0° d’extension de hanche.
Image tirée du site LER, d'un article très intéressant disponible ici |
Avis du GERAR :
Avec des références bibliographiques (La plupart sont ici) et ses manipulations au sein de son laboratoire, Kenny Guex démontre qu’il
est nécessaire de renforcer les IJ dans un secteur précis se rapprochant de
l’activité sportive du sujet. Même si les exercices en décubitus ventral
permettent de réaliser des exercices en mode excentrique, Croisier JL énonce
qu’il existe encore de grandes zones de flous liées au travail excentrique des
IJ. Comment intervient la commande centrale lors de l’extension de jambe ?
Il existe une majoration de l’activité de cette commande quand l’angle du genou
se rapproche de l’extension, car les IJ protègent de l’hyper extension de
genou. Différents travaux scientifiques ont soulignés une pré-excitation au
niveau central lors de l’activité de griffé chez les sprinteurs. Le rôle
important de protection des IJ est hautement lié à cette pré-activation et donc
lié à la performance.
La suite de cette journée dans une semaine.
MV.
La suite de cette journée dans une semaine.
MV.
Bravo à l'équipe du CRF de Corbie (80-Somme) ;)
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