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La production scientifique sur les blogs est encore peu reconnue
dans l’évaluation des chercheurs. Elle devient importante, mais très sujette au
plagiat.. il est facile de copier-coller sans citer les sources… Seule la
crédibilité des auteurs et producteurs de ces blogs permet au lecteur de se
faire un jugement sur le long terme, mais ceci est subjectif.
Le plagiat est un vol d’idées, de
paragraphes. Il consiste à copier un auteur ou créateur sans le dire, ou à
fortement s’inspirer d’un modèle que l’on omet délibérément ou par sa
négligence de designer. L’auto-plagiat, comme le plagiat, trompe le lecteur,
abuse les reviewers, et vole la propriété de la revue qui a publié précédemment
les données. Attention : il n’y a pas de plagiat quand les sources sont
explicitement citées (et remerciées) après avoir eu l’autorisation, quand les
parties copiées ou paraphrasées sont identifiées par des guillemets ou des
italiques. Ceux qui commettent des auto-plagiats ont l’excuse classique :
« je suis célèbre et très sollicité pour dire les mêmes choses… par
politesse, je change très légèrement les articles antérieurs dont je
m’inspire... ce n’est pas de ma faute….». Ils devraient mettre entre
guillemets les redondances, et dire qu’ils ont déjà publié le texte en citant
la source. Certains prônent le paraphrasage, avec des exemples pour bien le
pratiquer afin d’éviter le plagiat… je n’aime pas cette pratique.
La plupart des cas de
plagiats identifiés sont traités d’une manière habile et confraternelle sans
endommager la réputation des auteurs, ni celle de la revue. Ces plagiats
restent ignorés des lecteurs. J’en ai observé un certain nombre, comme de
nombreux rédacteurs. Les logiciels anti-plagiat sont performants en langue
anglaise, et utilisés de façon systématique par les grandes revues. Ces
logiciels sont chers, et faut-il les utiliser à la soumission de tous les
articles, ou après la décision d’acceptation ? Une méthode gratuite
existe, mais elle n’est pas très performante : les moteurs de
recherche. Entrez la phrase ou le paragraphe suspects dans www.scholargoogle.fr ou d’autres
moteurs et quelques informations sont obtenues. Détecter le plagiat sans
logiciel est possible quand il est important, et les reviewers peuvent être
alertés, mais le plagiat passe souvent inaperçu… voire est admis et considéré
comme une pratique usuelle (eh oui, j’ai vu des experts le dire).
En langue
française, plusieurs logiciels existent. Ils semblent performants dans le
domaine scolaire et de l’enseignement supérieur, mais pas très adaptés à nos
revues biomédicales françaises. Ils ont des limites car pour ces logiciels il
faut définir le corpus d’articles en français introduits dans le logiciel. Ces
logiciels ne détecteront pas les traductions en français de paragraphes et
d’articles en langue étrangères. Une controverse existe sur le niveau de
plagiat toléré dans les articles scientifiques, compte tenu que pour les
chapitres méthodes, le plagiat est parfois incontournable. Quand il y a litige,
il faut savoir si le plagiat correspond à 15 voire 50 % du texte plagié… et
quel est le seuil tolérable, en dessous duquel il ne faut abandonner toutes
accusations… Je n’ai pas de solution, mais la tolérance zéro n’est paut-être
pas la meilleure…
Pour prévenir le plagiat, des
codes d’éthique existent mais ils sont peu connus en France. Les Institutions
devraient mieux former les chercheurs, avoir des directions de l’intégrité
scientifique et des chartes ‘anti-plagiat’. Les Institutions devraient
condamner les auteurs ayant plagié plutôt que de protéger leurs membres.
HM.
PS : ce billet est
inspiré de « Maisonneuve H. Le plagiat est la partie émergée de la fraude
scientifique. Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation
2013 ;32 :1-2 » que je remercie, et de « Maisonneuve
H. Plagiat et embellissement des données sont les mauvaises pratiques les plus
fréquentes dans les articles scientifiques. Kinésithérapie La Revue, 2013, à
paraître »
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