Réaliser un test
de marche de 6 minutes (TDM6) en groupe influence-t-il le résultat de celui-ci ? L’étude de
Grinrod et al. [1] souhaite explorer l’effet de la
facilitation sociale lors d’une passation de TDM6.
Le principe de la facilitation sociale [2] réside dans le fait
qu’un individu fait l’état d’une performance physique plus importante quand il
est en groupe.
Seize étudiants ont été recrutés (dont 8 femmes). Dans un premier temps, 8 d’entre
eux (4 hommes, 4 femmes) ont réalisé le TDM6 seul(e) dans des conditions
standardisées alors que le reste de l’échantillon a participé à
une passation de groupe par genre. Dans un second temps (7jours après), les sujets
réalisaient le test non effectué au 1er temps.
Pour la passation de groupe, il était dit aux sujets qu’ils devaient marcher à
leur propre rythme et ne pas s’intéresser à celui des autres.
Les résultats obtenus sont les suivants respectivement pour le TDM6 seul et le TDM6 groupe : 616m (+/-74) vs 702m (+/-54) (p < 0.01- femme) — 654m (+/-61) vs 736m (+/-79) (p < 0.05- homme).
Une passation de TDM6 en groupe augmente significativement la performance de 13 à 14% dans 96 à 99% des cas. Grinrod et al reproduisent les résultats d’une des premières études dans le domaine de la psychologie de l’exercice physique, une étude de 1898 ! [3]
Avis du GERAR:
La méthode de l’article est très simple, les biais sont quasi absents. Il serait bon de réaliser cette même étude avec un échantillon de malade chronique afin de voir si cette différence >13% s’accentuerait. Un article net et précis qui fait la démonstration que des évaluations de patients peuvent être faussées par les conditions de passation. Des échanges avec plusieurs collègues nous ont souvent alerté sur les différences de conditions de passation du TDM6 : la question des encouragements (fréquence, contenus, absence), de la forme du lieu de passation, du nombre de passation, suivre le patient…
Les résultats obtenus sont les suivants respectivement pour le TDM6 seul et le TDM6 groupe : 616m (+/-74) vs 702m (+/-54) (p < 0.01- femme) — 654m (+/-61) vs 736m (+/-79) (p < 0.05- homme).
Une passation de TDM6 en groupe augmente significativement la performance de 13 à 14% dans 96 à 99% des cas. Grinrod et al reproduisent les résultats d’une des premières études dans le domaine de la psychologie de l’exercice physique, une étude de 1898 ! [3]
Avis du GERAR:
La méthode de l’article est très simple, les biais sont quasi absents. Il serait bon de réaliser cette même étude avec un échantillon de malade chronique afin de voir si cette différence >13% s’accentuerait. Un article net et précis qui fait la démonstration que des évaluations de patients peuvent être faussées par les conditions de passation. Des échanges avec plusieurs collègues nous ont souvent alerté sur les différences de conditions de passation du TDM6 : la question des encouragements (fréquence, contenus, absence), de la forme du lieu de passation, du nombre de passation, suivre le patient…
Ces conditions de passation sont primordiales quand on connaît l’utilisation croissante des seuils de changement significatifs cliniques développés pour le TDM6 et différentes populations. A titre d’exemple, ce seuil est de 14% pour des sujets BPCO stables [4].
Bernard P.
[1] Grindrod D, Paton CD, Knez WL, O’Brien BJ. Six minute walk distance is greater when performed in a group than alone. British Journal of Sports Medicine. 2006 oct 1;40(10):876–7. Accès payant mais pre-print version téléchargeable ici.
[2] Zajonc
RB. Social facilitation. Science 1965; 149 :269–74. Accès gratuit.
[3] Triplet
N . The dynamogenic factors in pacemaking and competition.Am J Psychol 1898; 9
:507–33 Article reproduit via site personnel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire