Présenté dans l’un des posts précédents, les 29,30 et 31 mars, le GERAR s'est déplacé à l'UFR STAPS de
l'université d'Orsay. Les membres du GERAR ont assisté aux différentes
présentations, communications orales et tables rondes que proposait l'AFAPA
lors de ces 16ème journées d'études et de recherches francophones en APA qui
avaient pour thème cette année, la recherche et la formation en APA.
Cet article va tenter de résumer les communications qui ont marqué les membres du GERAR.
Cet article va tenter de résumer les communications qui ont marqué les membres du GERAR.
La première présentation s’est
axée sur la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). A. Varray a
insisté sur le fait que la place de l’activité physique (AP) n’était pas
intuitive dans les différents programmes de réhabilitation, et que l’obstacle
naturel à cette AP est lié à la dyspnée, résultante des atteintes respiratoires
et musculaires des patients BPCO. De plus, il est important de souligner
l’absence de corrélation entre la faiblesse musculaire et l’atteinte
respiratoire. Il fait remarquer le peu de place que prennent les études
concernant le rôle du cerveau dans cette pathologie. A.Varray conclut sur
l’importance d’une prise en charge (PEC) adaptée au patient et tout faire pour
dépasser le paradoxe de l’augmentation de la dyspnée via l’AP. Sur ce même
thème, un film portant sur la PEC du malade insuffisant respiratoire chronique(IRC) au CMRRF de Kerpape (merci G.Robic) a été présenté. Cette vidéo est une démonstration
réelle de l’importance du travail pluridisciplinaire dans le PEC des IRC en centre
de rééducation.
Image tirée du blog SuccessBlog |
P. Duché nous a présenté
l'apport de l'AP dans le traitement des pathologies métaboliques. Chaque
individu stabilise sa balance énergétique entre les entrées et les sorties
d'énergie. Une personne obèse possède un apport calorique élevé et une
composition corporelle en masse grasse plus importante que la masse maigre. L'obésité
peut être analysée comme une adaptation à une surconsommation alimentaire.
En réhabilitation, la création
d’un déséquilibre est nécessaire pour retrouver un équilibre énergétique plus
sain. Il faut alors jouer sur les paramètres de la dépense énergétique, et tout
ce qui est bon pour la personne saine ne l'est pas forcément pour la personne
obèse. Le problème c’est que l’on intervient souvent que sur un seul système
alors que cette pathologie est multifactorielle et nécessite une PEC
pluridisciplinaire. Les programmes mis en place pour lutter contre cette
maladie chronique sont efficaces à court terme mais à long terme toutes les
études sont formelles, un pourcentage élevé de patients retrouve leurs habitus
de vie sédentaire et redeviennent obèses.
La présentation sur l’AP et les pathologies
cardiovasculaires de F. Carré a été également remarquée. L’AP dans les années
1980 était contre indiqué pour ce type d’atteinte. 10 ans plus tard les études
prouvent qu’il n’y a aucun effet délétère et désormais l’AP est une pratique
plus que recommandée dans ces pathologies. Il souligne l'importance de la
formation des thérapeutes et surtout l'éducation thérapeutique du patient. Les
AP doivent être diversifiées afin de ne pas se contenter de mettre les patients sur les
cyclo-ergomètres (privilégier le travail intermittent en fin de PEC). Cette PEC tentera de se rapprocher des activités que les patients peuvent reproduire
chez eux.
Les sessions de communications ont également été riches en
enseignement. En ce sens l’impact d’une
APA sur les patientes atteintes d’un cancer du sein a été développé. La prise
de poids chez ces patients possède un mauvais pronostic vital. Quasiment
toutes ces patientes arrêtent leur AP après l’annonce de leur cancer pour
inscrire leur comportement dans le syndrome des 3H. Les effets bénéfiques de
l’AP sont connus et reconnus pour ce type de pathologie, mais la question à
laquelle il est nécessaire de répondre : comment motiver à la pratique
physique les personnes atteintes d'un cancer du sein selon les recommandations en
vigueur (30min d'exercice modéré quotidien). Comment faire pour que ces
patientes adhèrent à leur programme d'AP. Les barrières à l'AP se retrouvent le
plus souvent du côté du rapport au corps avec des remarques du type « au
final l'AP ne protège pas du cancer, alors pourquoi continuer » et/ou
l'impact de la pathologie et des traitements sur l'augmentation de la fatigue.
Les patientes ne retrouvent pas leur niveau antérieur et l'exercice physique ne
leur procure plus le même plaisir.
L'anorexie mentale et la relation que ces patientes ont avec
l'AP ont également été développées. L’AP pour ces patientes est considérée comme
une pratique brûlante de calories et non comme une recherche de bien être. Un
travail sur l'estime de soi, sur l'image du corps est à travailler par une APA
de faible intensité (danse, yoga, taï-chi) afin de ne plus être dans l'hyper
AP, trouble caractéristique de ces patientes ayant des retentissements au
niveau psychologique.
Le GERAR a pu remarquer que le pédalage unilatéral s'ouvre
aux patients amputés d'origine vasculaire et semble avoir de meilleurs
résultats en terme de reconditionnement à l’effort comparé à un pédalage sur
ergomètre à bras. Le LIPOXmax est influencé par le mode d’exercice lors des
tests en laboratoire (pédalage sur ergocyle ou épreuve de marche/course). Cette
constatation doit être alors pris en compte afin d’individualiser les PEC en
fonction des exercices mis en place lors des programmes d'AP.
Concernant les tests fonctionnels en réhabilitation et il
s’avère que dans l’obésité infantile les tests d’effort en sous max sur
cyclo-ergomètre semblent être plus fiables que les tests de marche navette et le
test de marche/course de 12 minutes, dans le suivi de l’évolution de
l’endurance cardio-respiratoire de ces patients. Il a été également question
d’un nouveau test de marche de 6 minutes (TM6) agrémenté d’obstacle. Sur le
parcours de 30 mètres sont donc disposés des haies basses, des lattes et des
plots. Le but étant de se rapprocher des conditions extérieures et l’auteur
Slawinski.J propose de prendre la différence de temps entre le TM6 classique et
le TM6 avec obstacles afin de créer un indice de capacité fonctionnelle.
Avis du GERAR :
L'AP possède des effets positifs sur bon nombre de
pathologies, cependant :
- Une évaluation doit être réalisée avant toute AP. Celle-ci s'attachera à définir le profil du sujet : actif, sédentaire ou autre. Cette évaluation objective doit se rapprocher au plus près de l'environnement du sujet et/ou de ses capacités. L'aide d'un questionnaire n'est pas une chose inutile afin de mieux appréhender les capacités et/ou incapacités du patient qui est en face de vous.
- L'AP proposée doit s’adapter aux capacités du patient. Elle doit donc être progressive et corrélée aux évaluations passées précédemment. On peut alors parler du concept des 3R (activité raisonnée, régulière, raisonnable) développé initialement par Pillard R et coll. en 2007.
- L'AP doit être en adéquation avec les projets du patient et du staff pluridisciplinaire gravitant autour de celui-ci. Perte de poids, renforcement musculaire, travail de coordination, ré-entraînement à l'effort, etc.
- Les effets bénéfiques à court et à moyen terme d'un programme d'AP sont faciles à prouver si les patients sont compliants et motivés. A long terme, les patients semblent perdre leur motivation à pratiquer.
Comment faire alors? Ce sédentarisme (mode de vie ou
pathologie) possède des effets délétères sur les facteurs bio-psycho-sociaux
de l'être humain. Quelles sont alors les stratégies à
mettre en place pour intégrer la pratique d'une AP chez ces publics inactifs.
Il n’a pas été question de prévention, ou très peu durant ce congrès, mais
qu’elle est la place et l’impact des programmes d’AP dans la prévention des
maladies chroniques ? Ce sera peut être l'occasion d'en débattre lors des
prochains congrès à venir.
Vous pouvez toujours suivre le fil twitter du congrès de
l'AFAPA en suivant @LeGERAR
pour toujours plus de nouvelles concernant la rééducation et/ou la
réhabilitation au niveau national et international
MV.
Merci pour votre article que je trouve particulièrement intéressant
RépondreSupprimerMerci pour ce résumé, attention; "On peut alors parler du concept des 3R (activité raisonnée, régulière, raisonnable)" développé par le Pr Rivière Daniel, Toulouse.
RépondreSupprimerJe n'ai pas trouvé cette référence chez le Pr Rivière. Cependant si cette référence s'avère vérifiée et si vous avez les documents parlant de ce concept par le Pr Rivière, je suis preneur. Et par conséquent je rajouterais un erratum.
SupprimerMerci en tout cas pour cet éclaircissement.
Cordialement,
MV.
Je viens de trouver cette référence non datée du Pr Rivière - http://www.observatoire-du-mouvement.com/upload/contenu/regledes3r.pdf et une autre ci après www.ligue-cancer.net/article/download/4173 mais cette fois-ci datée (2009) après la parution du livre mis en lien dans l'article.
SupprimerAvis aux amateurs...
Vous trouverez à cette adresse l'acte du congrès en format .pdf http://www.staps.u-psud.fr/_attachments/afapa-2012-article/Actes%2520Congr%25C3%25A8s-AFAPA-2012-Orsay.pdf?download=true
RépondreSupprimerBonne lecture !
MV.
Bonjour,
RépondreSupprimerje cherche des articles sur l'étude des pressions exercées lors du pédalage au niveau du genou sur vélo ergonomique ou vélo en extérieur et le rôle anti-arthrose de la pratique du vélo (?). Merci pour vos réponses.