Cette étude australienne récente [1] a pour but
d'examiner la faisabilité de réduire le temps global de sédentarisme chez les
sujets âgés. Cette population est reconnue comme ayant la plus grande moyenne
de temps sédentaire [2]. Les habitudes sédentaires résulteraient selon Matthews
et al. de l'association du temps passé sur les activités écrans, du temps passé
assis et du processus métabolique de vieillissement des sujets âgés.
Le profil des participants devait avoir plus de 60
ans et une consommation d’activité écran de plus de 2h/j. Les sujets recevaient un accéléromètre permettant d’évaluer les déplacements quotidiens
et, 6 jours plus tard, ils passaient un entretien. Le message clef de cette
entrevue du programme Stand Up For Your Health (SUFYH) est de se mettre debout
et bouger après 30 mn maximum de position assise.
1. revue de l’utilisation de l’accéléromètre pendant
le prêt des jours précédents.
2. report du temps de sédentarité.
3. objectif de réduire le temps de sédentarité pour
augmenter le nombre d’interruptions dans les temps prolongés de sédentarité
4. formulation d’un planning spécifique à ses
habitudes de vies
Il découle de cet entretien que les paramètres à
maîtriser sont une efficience à réaliser et mesurer les objectifs, à contrôler
le temps de sédentarité. Les sujets étaient également informés de la
« norme » australienne établie en fonction de l’âge et du genre sous
forme de graphes. Il faudra évaluer également les attentes au travers des
barrières et des bénéfices à réduire le temps de sédentarité
Pour caractériser la sédentarité, le temps de pause
et le temps d'activité physique étaient reportés par le sujet quotidiennement
grâce au recueil de données de l’accéléromètre. Les journées dont le recueil de
données était inférieur à 10 heures étaient exclues de l’analyse. Les données
se définissent en pourcentage de sédentarité caractérisé par des coups par minute
(cpm) de l’accéléromètre. Différentes catégories sont déterminées pour reporter
les données recueillies : le temps de sédentarité (<100cpm), le temps
de Légère Intensité en Activité Physique (LIPA = 100-1040cpm), Forte et Moyenne
Intensité en Activité Physique (MVPA > 1040cpm). Cette évaluation est
complétée par une échelle de satisfaction du programme cotée 1 à 10
59 personnes ont été
retenue pour participer à l’étude avec une majorité de femmes (74%), âgée de 74 ans avec un Indice de Masse
Corporelle (IMC) de 27. Les sujets ont un profil moyen de niveau scolaire
secondaire pour les deux tiers et vivent accompagnés pour la moitié.
Entre avant et après l’entretien, l’équipe
australienne constate une réduction significative pour le temps de sédentarité
de 3,2%. Plus précisément, cette diminution se caractérise par une augmentation
significative du nombre d’interruptions des périodes sédentaires multipliée par
4. Il est à noter également ’une augmentation du pourcentage de LIPA (+2,2%) et
du pourcentage de MVPA (+1%).
50 sur 59 sujets ont diminué leur temps de
sédentarité dont 13 dépassant la cible expérimentale de 5,6%.
Après leurs résultats encourageants de cette étude
préliminaire, Gardiner et al. ouvrent la discussion sur l’idée d’approfondir
l’analyse des données sur les changements de posture durant la journée. En
effet, l’accéléromètre utilisé ne relève pas si le sujet était en position
allongée, assise ou debout. Cela aurait été des éléments intéressants à étudier
afin de dissocier et d’objectiver les différents types d’activité que cela
suggère et leurs impact dans la sédentarité de chacun.
Avis du Gerar :
L’équipe australienne a monté une étude où
l’autonomie du patient paraît être indispensable pour se réaliser. Le GERAR
soutient cette démarche scientifique de par ses valeurs découlant de la
réhabilitation. En effet, l’autonomie du patient, son éducation et sa
responsabilisation sont très souvent des incontournables pour ressentir les
bénéfices d’une rééducation. En ce sens, le GERAR veut promouvoir ce type
d’étude clinique centrée sur l’éducation du sujet.
Comme l’étude sur le questionnaire de Dijon, Gardiner
et Al. veulent mesurer les effets d’une éducation contre la sédentarité sur des
sujets âgés considérés comme étant les plus
sédentaires. La méta analyse de Mattews et al. [2] confirme que les plus de 60
ans passe 60% de leur temps à des activités sédentaires alors que la moyenne
,basée sur 6329 sujets américains, serait de 55% du temps quotidien. Cependant
pour mesurer les réels effets de l’éducation de ce protocole, le volontariat
des sujets restreint le spectre d’inclusion des sujets. La population est moins
représentative car le volontariat peut manifester une forme biais par la
motivation que cela induit à lutter
contre ses activités sédentaires.
L’inactivité physique est régulièrement associée aux
activités écrans et réciproquement. Or il y a des activités écrans qui
permettent aux sujets de faire de l’activité physique en même temps d’une part
et d’autre part, beaucoup d’activités autres que celles passées devant l’écran
sont source d’inactivité physique. Il parait intéressant d’avoir des précisions
sur le terme « d’activités écrans » et ce que cela sous-entend.
Enfin, les profils psychosociaux et/ou
épidémiologiques des sujets nous semblent incontournables dans les critères
d’analyse d’étude de sédentarité d’une population. Cela peut être déterminant
notamment dans les capacités à intégrer l’éducation d’un protocole dans son
quotidien. Nous espérons que notre champ
pluridisciplinaire puisse s’élargir à
l’avenir pour investir ce domaine à dominante psycho comportementale.
NS.
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