Dans
le monde de la réhabilitation, beaucoup de thérapeutes se trouvent confrontés à
des patients qui ont peu d’envie pour faire de l’activité physique (AP) qu’elle
soit de l’ordre d’une mobilisation active analytique ou bien d’une activité
physique adaptée. Les patients sont dans un état de dépendance fonctionnelle
difficile à assumer. Physiquement fragiles, les patients disent souvent ne pas
avoir la force de bouger.
Cette problématique nous amène à nous questionner sur la sédentarité. Il est difficile de définir ce terme. L’hypothèse serait qu’ « elle s’exprime par une condition physique médiocre avec une faible capacité d’adaptation à l’effort » [1]. La restriction d’activité d’un individu serait dépendante de l’intensité de l’activité elle-même. Berthouze-Aranda et Reynes [2] ont voulu faire une mise au point sur le processus physio-psychologique qui conduit l’individu dans le cercle vicieux de la sédentarité.
Cette problématique nous amène à nous questionner sur la sédentarité. Il est difficile de définir ce terme. L’hypothèse serait qu’ « elle s’exprime par une condition physique médiocre avec une faible capacité d’adaptation à l’effort » [1]. La restriction d’activité d’un individu serait dépendante de l’intensité de l’activité elle-même. Berthouze-Aranda et Reynes [2] ont voulu faire une mise au point sur le processus physio-psychologique qui conduit l’individu dans le cercle vicieux de la sédentarité.
Cette
mise au point s’appuie sur les déterminants de l’inactivité physique décrits
dans l’étude d’Alexandris [3]. Elle se concentre sur les contraintes
intra-individuelles qui ont un rôle plus important que les contraintes
environnementales et inter-individuelles. Ces contraintes qui concourent au
processus de sédentarité ou au sédentarisme se rassemblent autour d’un concept,
le syndrome 3H décrit par Simard. Appelé aussi « le syndrome de
l’oreiller », il se compose en 3 étapes : hypoxie, hypokinésie,
hypodynamie.
Aranda
propose une lecture physio-psychologique pour expliquer d’une part pourquoi la
personne ne peut pas faire « physiologiquement »,
puis « physiquement » et d’autre part pourquoi la personne ne
veut pas faire « psychologiquement ».
L’AP
peut se définir comme « tout mouvement corporel produit par la contraction
des muscles squelettiques et dont le résultat est une augmentation
substantielle de la dépense énergétique par rapport à la dépense de
repos » [4]. L’inactivité physique, quant à elle, va provoquer une
altération de la capacité aérobie. Pour déterminer la charge de travail
supportée par un individu, la capacité aérobie est le paramètre principal de la
condition physique.
Chez
des personnes inactives, ou dont le niveau d’activité baisse, un certain nombre
de marqueurs inflammatoires sanguins (parmi eux : les cytokines) se trouve
modifié. Cela entraîne une altération de l’humeur et une augmentation des
sensations de fatigue et de douleur.
L’hypoxie (altération de la capacité aérobie) est un paramètre qui se corrèle avec l’hypodynamie du sujet. Représentant la dimension physiologique, l’hypoxie, s’associe à la dévalorisation de soi pour développer des comportements sédentaires délétères. Pour mettre en valeur cette inappétence à l’AP, l’équipe de Schiano-Lomoriello [5] a fait une étude sur des élèves d’Education Physique et Sportive (EPS). Cet exemple met en valeur la dimension psychologique dans laquelle l’individu s’inscrit. Suivant que l’élève perçoit son degré de compétence faible ou élevé, cela va favoriser une inappétence ou un dynamisme appétitif à l’AP.
L’hypoxie (altération de la capacité aérobie) est un paramètre qui se corrèle avec l’hypodynamie du sujet. Représentant la dimension physiologique, l’hypoxie, s’associe à la dévalorisation de soi pour développer des comportements sédentaires délétères. Pour mettre en valeur cette inappétence à l’AP, l’équipe de Schiano-Lomoriello [5] a fait une étude sur des élèves d’Education Physique et Sportive (EPS). Cet exemple met en valeur la dimension psychologique dans laquelle l’individu s’inscrit. Suivant que l’élève perçoit son degré de compétence faible ou élevé, cela va favoriser une inappétence ou un dynamisme appétitif à l’AP.
Une fois cet état d’hypodynamie installé, il est facile de tomber dans la « non-envie de faire » des AP. Le niveau de conduites sédentaires est lié à une conception moins valorisante de soi. L’article rapporte de nombreuses études établissant le lien entre une conception dévalorisée de soi et l’investissement des activités comme la télévision et les jeux vidéo. Pour expliquer leur appétence aux activités écrans, les enfants évoquent l’AP qui devient insatisfaisante, l’ennui, le manque d’énergie. Il transfèrent l’AP par l’écran permettant de retrouver un niveau de compétence autre mais aussi virtuel [6].
En
conclusion, le sédentarisme entraîne en boucle le manque d’AP, perte de
capacité physico-physiologique, la diminution de l’envie de pratiquer et la
dévalorisation de soi. La raison majeure de ce cercle vicieux reste pour Aranda
et Reynes la perte de l’élément principal de la condition physique : la
capacité aérobie.
L’avis du
GERAR :
Cet
article fait une synthèse des processus conduisant à la sédentarité. Autour du
syndrome 3H, nous pouvons ressortir les trois termes qui permettent
d’objectiver la motivation de nos patients : hypoxie, hypokinésie,
hypodynamie. Les thérapeutes que nous sommes analysent de manière subjective le
profil du patient et son appétence à la rééducation. Si nous constatons bien
que la fatigue engendre la fatigue, nous nous retrouvons dépourvus de moyens
pour lutter contre ce phénomène. En conséquence, le sédentarisme peut être
considéré comme une fatalité. Le syndrome 3H représente alors un élément de
réflexion à propos de la sédentarité du patient. Cela nous permettra de
développer des problématiques plus précises et des outils plus adéquats au
besoin du patient : communication, prévention, réadaptation à l’effort,
APA, soutien psychologique.
Toutefois,
si cet article nous permet de savoir en théorie comment se définit la
sédentarité, il manque d’outils pratiques nécessaires à l’objectivation sous
formes de tests ou d’échelles. Le GERAR veut approfondir ses recherches et
espère ressortir des échelles faciles à utiliser dans le quotidien des
thérapeutes et des patients.
Pour
terminer, suite à cette lecture il serait intéressant de savoir comment chaque
lecteur se considère. Suis-je sédentaire ou non-sédentaire, actif ou
inactif ? Peut-il y avoir un juste équilibre ? Certains se posent ces
questions de manière thérapeutique et scientifique avec un regard philosophique
comme le site de Bernard Paquito. Cette saine émulation attend vos commentaires riches en
débats.
NS.
[5]
Schiano-Lomoriello S et Coll. Développement et validation du questionnaire
d’approche et d’évitement en éducation physique et sportive (QAE-EPS). Eur Rev AppPsychol 2005 ;55 :85-98
Très interesant cet article, et trouver des échelles simples mais révélatrices serait d'une grande aide car sont vraiment très necessaires dans la pratique quotidienne avec nos patients. Merci de partager votre recherche!
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