2.2.11

Revue d'une étude de 2006 sur la désadaptation cardiorespiratoire après une ligamentoplastie LCA

           Le GERAR s’est fixé comme objectif de réaliser une étude clinique au sein du CRF Villiers sur Marne pour améliorer les pratiques. Dans le cadre de la prise en charge des patients opérés d’une ligamentoplastie LCA du genou. Cette population présente un âge moyen de 26 ans. Tous sportifs à quelques exceptions près, ils sont 50 % à pratiquer en club. Le profil de ces patients confronté à une restriction de mobilité due à l’accident et aux suites chirurgicales nous motive pour mettre en place un protocole de réadaptation à l’effort adapté.
Dans un premier temps, nous nous efforcerons de résumer une série d’articles afin de rendre accessible à tous notre réflexion scientifique. Le premier article présenté est réalisé par l’équipe du centre « des Hautois » dans l’Oise. Le but de cette étude [1] est de mettre en évidence la désadaptation cardio-respiratoire après une ligamentoplastie LCA du genou. 
La population est répartie en 2 groupes bien distincts de chacun 12 sportifs de haut-niveau, évalués à 7 jours d’intervalle avant et après chirurgie, comprenant 70% d’alitement. Le 1er groupe a réalisé une épreuve d’effort maximal utilisant les membres supérieurs. L’épreuve d’effort consistait à une évaluation maximale triangulaire avec puissance initiale de 50W et 10W par minute. Le 2ème groupe a été testé uniquement en échographie cardiaque au repos. 
Résultats : Au bout de ces 7 jours, il y a une diminution des performances aérobies maximales. Les valeurs moyennes de VO2 sous-maximales sont plus élevées de 5 à 11%. Notamment, on observe une baisse en moyenne de 8% de la Puissance Maximale Aérobie (PMA), de 7% de la VO2 max et de 8% de la ventilation maximale. Ces performances aérobies doivent être prises avec la plus grande réserve du fait des faibles taux de variation entre avant et après la chirurgie. En échographie, une diminution significative de 23% du volume télédiastolique était constatée. De plus, la quantité de sang éjecté à chaque contraction ventriculaire était diminuée de 27%. Cet élément pourrait avoir une influence sur la viscosité dusang entraînant une perturbation du retour veineux 

En conclusion, l’altération de la condition physique serait essentiellement due à une désadaptation cardiovasculaire expliquée par une diminution du volume sanguin total.

L’avis du GERAR :
Il aurait été juste de faire une évaluation juste après le traumatisme. Objectiver la désadaptation à l’effort durant cette période aurait permis d’observer si les suites post-traumatiques qu’elles soient ou non compliquées ont un impact. Enfin l’article soutient la comparaison entre l’alitement et la chirurgie concernant la baisse d’aptitude aérobie. Une équation de variation de VO2max due à l’alitement a été proposée par Convertino (1997) [2] : VO2max =1.4-[0.85 x nb. de jours d’alitement]. En comparaison absolue, nous trouvons donc une baisse de 4.5% de la VO2 max et non 7% comme indiqqué par les auteurs. Pour affirmer cela, il aurait été intéressant d’avoir la durée d’alitement des sportifs car nous ne pouvons que déduire le nombre de jour du calcul qui est de 3.6 jours, ce qui parait long pour ce type d’intervention. L’échographie reste l’un des tests qui permet d’objectiver la désadaptation cardio-respiratoire après ligamentoplastie du genou. 

N.S.

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