Dans l’optique d’une étude sur les effets de la sédentarité, nous avons sélectionné une mise au point écrite par Beaudreuil et Fouquet [1]. Elle a pour objectif principal de déterminer les facteurs principaux responsables des effets néfastes de l’alitement sur les structures osseuses. Ces effets deviennent significatifs à partir de la cinquième semaine d’alitement.
Le mécanisme responsable de la diminution de la densité minérale osseuse repose sur une rupture de l’équilibre entre la formation osseuse assurée par les ostéoblastes et la résorption osseuse assurée par les ostéoclastes. Cette diminution de la densité osseuse augmente les risques de fracture lors de la reprise de la déambulation. Les zones les plus touchées par ce phénomène sont le calcanéum (-10,4%), le col fémoral(-3,6%) et le rachis lombaire (-3,9%).
Lors d’un alitement prolongé (supérieur à 5 semaines), les contraintes physiologiques imposées à l’os sont diminuées. La sensibilité des marqueurs biochimiques de résorption osseuse sont corrélés avec l’immobilisation ainsi qu’avec la durée de celle-ci.. Des perturbations du métabolisme phosphocalcique jouerait également un rôle dans l’hyperrésorption osseuse. Il s’agirait des conséquences de la libération de calcium de la matrice extra-cellulaire. L’hypercalciurie débute rapidement après le début de l’alitement et augmente de façon régulière toutes les semaines (10%), atteint un maximum entre un et trois mois.
Dans les pathologies neurologiques (paraplégie, hémiplégie), la diminution de la densité minérale osseuse concerne plus les zones touchées par la paralysie.
Compte tenu des éléments cités précédemment, les objectifs de la rééducation seront établis en fonction. Même si la récupération de la densité minérale osseuse initiale à l’immobilisation n’est pas prouvée, la solution la plus efficace pour limiter les effets néfastes de cet alitement reste la reprise rapide de la déambulation en charge avec une durée d’alitement la plus courte possible.
Dans les cas, où la reprise de la déambulation en charge ne peut se faire rapidement, il faut absolument solliciter les muscles qui s’insèrent proches du foyer de fracture ou qui passent à proximité. C’est donc dans ce cadre que la rééducation joue un rôle important puisqu’elle permet de limiter les effets négatifs de l’immobilisation.
L’avis du G.E.R.A.R :
L’avis du G.E.R.A.R :
Les conséquences de l’alitement sont multiples sur l’organisme. Mis à part les effets cardio-vasculaires, la diminution de la densité osseuse est également un des effets délétères de l’immobilisation. Il est donc important de prendre en compte ces éléments pour éviter d’aggraver l’état du patient, compte tenu du risque de fracture lors de la reprise de la déambulation. Une lecture simple et rapide de cette mise au point de Beaudreuil permet de comprendre facilement les conséquences de l’alitement sur les structures osseuses ainsi que les éléments responsables de la diminution de la densité osseuse.
Même si cet article pousse loin les connaissances sur la physiologie, il est intéressant à lire car il permet de comprendre les mécanismes physiologiques de base sur ce thème, et donc d’en déduire, et d’adapter la prise en charge en rééducation.
A.A
Nous sommes actuellement en stage à Montréal et nous passons au crible les revues portant sur les Whole body Vibration (style powerplate). Il s'agit d'une solution plutôt prometteuse pour luter contre la déminéralisation osseuse chez les patients alités et les personnes sujettes à l'ostéoporose/pénie (personnes âgées et femmes ménopausées). Nous allons également rentrer en contact avec une chercheure/chercheuse (Cathy Craven) qui travaille sur cette solution pour des patients présentant une atteinte neurologique centrale.
RépondreSupprimer