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Pour résoudre un problème, les membres d'une équipe se retrouvent pour discuter des différentes hypothèses et des solutions à apporter. En fonction de leur discipline respective, la logique de travail sera en pluridisciplinarité, interdisciplinarité ou en transdisciplinarité. [1]
Certaines stratégies sont à privilégier lorsque les professionnels proviennent de milieux disciplinaires différents pour un travail en équipe efficace.
MV.
La résolution d'un problème complexe passe par une vision globale du patient et de sa santé selon 3 dimensions : physique, sociale et mentale (définition de la santé, OMS). Desquelles découlent de multiples disciplines, il est alors important de considérer tous les facteurs qui l'entoure. [3]
Plusieurs arguments penchent en faveur d'un travail en équipe [2]. Celui-ci permet:
- D'ouvrir le champ des possibles, de trouver différentes réponses et développer de nombreuses perspectives à un seul problème.
- Créer une logique de réponse en prenant compte un problème dans son ensemble
- De développer des consensus, connus sous le nom de « guide-lines », car celles-ci sont l'aboutissement d'un travail commun de différents thérapeutes.
- Fournir aux patients des services cohérents et efficaces dans le domaine de la santé, et en particulier celui de la rééducation.
2 points importants sont soulignés [3] :
- La complémentarité parce qu’aucune discipline n’explique à elle seule le problème, et encore moins un individu. Celui-ci ne peut posséder tout le savoir [4]. Il est également impossible que toutes les compétences et connaissances soient concentrées dans une même discipline [5].
- La créativité parce que les opinions sont discutées et remises en question. Ce dialogue pousse à une obligation de production, d’explication, et d’originalité ainsi qu’une méthodologie approfondie.
Il faut cependant connaitre les limites et les biais de ses propres compétences [3,4]. Il est alors nécessaire de prendre de la distance, la comparer avec les autres afin de mieux comprendre sa discipline.
Certaines stratégies sont à privilégier lorsque les professionnels proviennent de milieux disciplinaires différents pour un travail en équipe efficace.
- La sélection des membres d’une équipe est primordiale. L’identification des rôles et des compétences individuelles conduit à un travail en équipe efficient. La maturité, la flexibilité et la motivation des participants sont des atouts majeurs dans la réussite d’une équipe. Lorsque les connaissances et les compétences de chacun ne sont plus à démontrer, il est plus facile d’appréhender ces propres limites et de faire confiance aux autres thérapeutes.
- La nomination d’un chef d’équipe permet une organisation plus encadrée et ajoute une motivation supplémentaire [2]. Cependant cette notion de leadership doit être prise avec le plus grand sérieux et doit être un choix (collègial et/ou hierarchique). Un changement de leader peut être une solution afin de partager les rôles au sein de l’équipe pour aboutir à une gestion plus égalitaire. Cette égalité se poursuit dans le respect des disciplines entre elles, sans aucune domination d'ordre décisonnel. [2,3]
- Être capable de travailler ensemble. L’écoute joue là, un rôle important [2]. Ceci sous entend un engagement sérieux et sincère auprès des collègues pour développer un but commun, et posséder une vision partagée.[5]. La communication et le partage d’information sont essentiels. Il faut alors tenter de se mettre au courant par tous les moyens possibles : mails, téléphone, fax, internet, lettres, etc. C’est grâce à cette communication que les feedbacks et les critiques deviennent constructifs, justes et sont de réels conseils.
Malgré ces stratégies qui améliorent l'efficience du travail des professionnels d'une équipe, certaines barrières se mettent au travers de son succès.
- L'écart trop important entre les disciplines de chaque membre génèrent des points de vus divergents et rend la réalisation d'un travail interdisciplinaire compliqué. Celui-ci dépend également de l'expertise et de l'expérience de chaque professionnel. [2,3] L’incompétence de chaque intervenant joue sur la crédibilité d'une équipe, la qualité du travail produit ainsi que sur la durée de vie du projet.
- Possédez-vous le même vocabulaire, les mêmes définitions que vos collègues ? Il est primordial de trouver un langage commun aux différentes disciplines en présence afin de se faire comprendre et d’échanger.
- La duplication des tâches, le chevauchement des rôles, le temps de travail alloué pour chaque professionnel, les surcharges de travail, les ambiguïtés, le stress, la mauvaise définition des rôles sont autant d’exemples qui entraînent des tensions au sein d’une équipe. Certains conflits sont inévitables, et parfois même nécessaire pour avancer, à condition de savoir les gérer. C’est l’essence même d’un travail interdisciplinaire, l'envie de collaborer doit rester cependant prépondérante. [3]
- Le travail en équipe est dépendant des contraintes qu’impose la structure qui l’accueille. Les locaux, le temps de travail et le budget de l’équipe sont accordés ou non par la hiérarchie, chef de service ou direction. [3]
Afin de structurer la méthodologie et l'approche du problème par l'équipe interdisciplinaire; quelques questions doivent se poser pour mettre toutes les chances de son côté [2] : Est-ce que l’approche d’une discipline seule est insuffisante et pourquoi ? Quelles disciplines sont alors potentiellement utiles dans la résolution de la problématique? Est-ce que cette résolution nécessite un travail pluri, inter ou transdisciplinaire? Existe-t-il une bonne organisation pour résoudre le problème posé et s’assurer de sa réussite? Y a t il une évaluation des démarches misent en place?
L’avis du GERAR :
Le travail en équipe (petit nombre de personnes possédant des buts communs, des compétences complémentaires et imbriquées [6]) se créer pour résoudre un problème. Il faut donc définir ce problème et se donner des objectifs. Une différence se fait entre un patient et une prise en charge. Cette notion de travail en équipe fluctue en fonction également du temps de prise en charge des thérapeutes sans pour autant créer une domination d’une discipline par rapport à une autre. La personnalité des intervenants est également à prendre en compte. Les relations humaines entre professionnels sont peu développées dans ces articles.
Même s'il semble parfois évident que certaines stratégies vont à l'encontre d'une bonne cohésion d'équipe et d'un bon travail interdisciplinaire, il est toujours intéressant de savoir ce qui peut ralentir et/ou développer l'efficacité d'une équipe où les professionnels viennent de milieux différents.
Il faut ensuite se positionner en fonction de sa discipline, savoir ce que pensent les autres, les écouter, prendre en compte leurs avis et appréhender les limites de sa discipline. Gardez toujours en tête qu'un disciple ne peut posséder tout le savoir. Que ce savoir s’est divisé dans plusieurs disciplines. Plusieurs avis valent mieux qu’un.
Il s'avère également que se poser les bonnes questions entre professionnels résout un bon nombre de problématique. Le temps passé à la réflexion permet alors d’éviter certaines erreurs.
Certaines barrières au bon fonctionnement d’une équipe sont faciles à passer. Certaines comme la hiérarchie et son autorité, beaucoup moins.
MV.
[2] Choi BCK, Pak AWP. (2007). Multidisciplinarity interdisciplinarity and transdisciplinarity in health research, services, education and policy: 2. Promotors, barriers, and strategies of enhancement. Clin Invest Med. Vol.30, N°6. 224-232.
[3] Sellamna N, Hawkins R. (2005). Interdisciplinarité,concepts-clés.
[4] Gilliss CL. (2010). On interdisciplinarityand why it matters … A lesson from primary care. Nurs Outlook. Vol.58. 119-12
[3] Sellamna N, Hawkins R. (2005). Interdisciplinarité,concepts-clés.
[4] Gilliss CL. (2010). On interdisciplinarityand why it matters … A lesson from primary care. Nurs Outlook. Vol.58. 119-12
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