5.5.11

Sarcopénie, vieillissement et exercice [1]

La sarcopénie désigne une réduction de la masse musculaire squelettique. Celle-ci trouve son origine dans une alimentation protéique déficiente ainsi qu’une activité physique réduite. C’est un phénomène  inéluctablement lié au vieillissement. L’atrophie musculaire est responsable d’une diminution de la force musculaire et une instabilité motrice, et qui va également déboucher sur une dépendance vis à vis des autres pour les activités de la vie quotidienne.

 
Les phénomènes moléculaires responsables de la sarcopénie ne sont pas tous bien connus. Certaines protéines identifiées (ex : Akt qui a une action de régulation sur la synthèse d’autres protéines) interviennent dans la modification de la traduction de l’ARNm, ce qui entraîne la diminution de la synthèse protéique. Lors du vieillissement les phénomènes d’apoptose et la formation de radicaux libres sont augmentés. Les radicaux libres sont responsables des processus inflammatoires. Au cours de la vie, ces phénomènes sont régulés de façon à obtenir un équilibre.

Le vieillissement est également responsable d’une diminution du potentiel oxydatif, qui est lui même la cause d’une protéolyse plus importante des protéines myofibrillaires et mitochondriales. Pour lutter contre la sarcopénie, il faut associer deux éléments [1]:
-         «  un entraînement régulier de la force musculaire et du potentiel oxydatif »
-         «  une alimentation adéquate dont un apport protéique adapté »

   Différents auteurs ont prouvé que pour augmenter la synthèse des protéines de la myofibrille de 30 à 50% et la synthèse de la chaîne lourde de la myosine, il faut mettre en place un entraînement d’au moins trois mois chez des personnes âgées de plus de 70 ans.
   Short et al [2] ont montré que pour améliorer la synthèse protéique musculaire, il faut effectuer un entraînement en endurance : 70 à 80% de la FC max, de 20 à 40 minutes par séance, 4 fois par semaine pendant 4 mois, chez des patients âgés de plus de 60 ans.
  Pour une meilleure efficacité de l’entraînement et compenser les pertes énergétiques, il faut un apport complémentaire en protéines d’environ 50%, ce qui équivaut aux pertes dues à la sarcopénie.
Pour optimiser cet apport, il a été prouvé que la synthèse protéique est plus importante lorsque les protéines sont absorbées 5 minutes après l’arrêt de l’activité physique.
  En conclusion, les auteurs sont d’accord pour dire que le vieillissement est responsable d’une diminution de la masse musculaire, ce qui a pour conséquences de fragiliser l’équilibre debout, de diminuer l’autonomie et donc d’augmenter le risque de chute. La sarcopénie correspond à une réduction de la synthèse protéique et une augmentation de la protéolyse. Le seul moyen de ralentir la sarcopénie de la personne âgée est de combiner des exercices physiques adaptés à un apport journalier en protéines.

Avis du G.E.R.A.R :
  Le vieillissement a des conséquences que l’on ne peut pas éviter, cela fait partie des processus physiologiques et biologiques de l’organisme. La vie cellulaire est programmée par l’expression des gènes. En revanche des études ont prouvé que ces phénomènes peuvent être ralentis. Pour cela, il faut programmer des exercices physiques individualisés spécifiques aux besoins et ajouter un apport quotidien en protéines.
 Lors de la rééducation de personnes âgées en service de soins de suite, il serait intéressant d’utiliser ces éléments pour mettre en place une prise en charge pluridisciplinaire avec un professeur d’activités physiques adaptées, un diététicien et un médecin pour le suivi complet.

[1] J.R. Poortmans, Y.A. Carpentier. Sarcopénie, vieillissement et exercice. Science & Sports 24 (2009) 74–78
[2] Short KR, Vittone JL, BigelowML, Proctor DN, Nair KS. Age and aerobic exercise training effect on whole body and muscle protein metabolism. Am J Physiol 2004;286:E92–101.

A.A

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