Introduction :
Les conséquences du vieillissement sont multiples, mais certaines d’entre elles ont un impact plus important sur l’activité physique. Il s’agit notamment de l’atteinte des fonctions musculaires et cardiovasculaires. Le déclin de ces fonctions est en relation directe avec l’entrée dans le cercle vicieux du déconditionnement.
Différentes études ont prouvé qu’un réentraînement spécifique à la force limite la perte de masse et de force musculaire. Un entraînement en endurance améliorerait lui la fonction cardiovasculaire grâce à une amélioration de la fonction cardiaque et du potentiel enzymatique aérobie du muscle.
Impacts du vieillissement sur les fonctions musculaires et cardio-vasculaires
Avec l’âge, il se produit une diminution de la masse musculaire des membres inférieurs et supérieurs , perte qui intervient dès 30 ans et qui s’accentue à partir de 50 ans. Un changement de structure intervient également avec l’âge, le contenu en protéines contractiles diminue au profit des lipides intra et extra cellulaires, et des protéines de structures. Il existe aussi une diminution des fibres de type II, et une diminution du nombre d’unités motrices qui est en partie liée à la diminution de puissance et de force.
Concernant les capacités aérobies, nous pouvons noter que la consommation d’oxygène et son transport sont diminués.
Existe-il des moyens de retarder l’apparition ou de ralentir l’évolution de ces phénomènes ?
Il n’y a pas un protocole unique pour répondre à cette question. Mais nous allons voir quels sont les éléments essentiels à utiliser pour établir un protocole qui se révèlera efficace.
Concernant la force musculaire, elle peut être améliorée de façon optimale par un travail musculaire en puissance. Il s’agit de la capacité à générer une force à une vitesse de contraction élevée. Une majorité de publications préconise la répétition d’une à cinq séries de huit à douze mouvements. Les charges utilisées peuvent aller jusqu’à 80% de la Fmax.
Pour être plus optimal, il est préférable de réentraîner les muscles des membres inférieurs (quadriceps, fessiers…) car ils sont directement liés à l’autonomie de l’individu (marche, AVQ…). Certains protocoles suggèrent de répartir le travail en quatre exercices pour les membres supérieurs et quatre à six exercices pour les membres inférieurs. Le temps de repos conseillé entre les séries est de 1 à 2 minutes.
Concernant la durée des protocoles, il ne semble pas exister de consensus, et cela varie de 8 à 36 semaines. Quelque soit la durée, la masse musculaire et la force sont augmentées. Dans les premières semaines, ce sont majoritairement les facteurs nerveux qui interviennent dans l’amélioration rapide de la fonction musculaire
Pour pallier la diminution de la capacité oxydative, les activités d’endurance sont les plus efficaces. Une activité est considérée comme endurante à partir de 10 minutes de travail continu. Mais le travail intermittent peut aussi être mis en place, en revanche il faut que la durée soit la même et que la masse musculaire recrutée soit suffisante.
Pour obtenir une amélioration du système cardio-vasculaire, les seniors doivent effectuer 5 à 7 séances par semaine d’une durée minimum de 10 minutes à plusieurs heures.
Les indicateurs fiables pour suivre l’évolution sont la FC et la ventilation. Comme pour tous les entraînements, l’objectif est d’augmenter la durée d’exercice jusqu’à 30 minutes en continu. Si cette durée est tolérée, l’intensité peut quant à elle être augmentée. Il a été démontré qu’un travail intermittent sur 14 semaines avait à la fois un impact positif sur l’aptitude cardiovasculaire et les capacités musculaires.
L’entraînement en endurance est bénéfique mais comme toutes activités, il présente des contre-indications majeures telles que la nécrose myocardique récente, la sténose aortique, l’angor instable etc. Des contre-indications relatives telles que l’arthrose existe. Dans ce cas, l’entraînement devra être adapté pour ne pas générer de contraintes excessives sur les articulations concernées. Les protocoles sont à moduler en fonction des douleurs dépendantes de la pathologie. Les exercices peuvent également s’adapter aux personnes souffrant d’ostéoporose, d’obésité, et d’hypertension. Chaque pathologie entraînant des modifications de la prise en charge.
En résumé, le vieillissement entraîne une altération des fonctions cardiovasculaires et musculaires. La mise en place d’exercices permet de limiter ces altérations et de préserver donc la réserve fonctionnelle chez le sujet âgé.
Différentes études sont arrivées à la conclusion que le maintien en quantité et en intensité de l’activité physique permettrait de diminuer le risque de mortalité cardiovasculaire, de survenue de certains cancers, de risque d’ostéoporose et d’augmenter la longévité.
Avis du G.E.R.A.R :
Les membres du G.E.R.A.R s’occupent quotidiennement de groupe de patients hétérogènes, au niveau de l’âge ou du type de pathologie. Suite à l’arrêt de l’activité physique ou après une intervention chirurgicale et/ou une immobilisation supérieure à trois semaines, les effets sur l’état général de l’organisme (physiologiques, biologiques…) sont délétères.
Avec le vieillissement, il apparaît également des effets négatifs sur l’organisme qui vont générer un cercle vicieux aboutissant à une diminution de la capacité fonctionnelle. Lors de la prise en charge des patients en centre, les deux phénomènes (vieillissement, et immobilisation) se cumulent. Pour les kinésithérapeutes, et les professeurs APA, le rôle devient donc essentiel puisqu’il faut à tout pris mettre en place des protocoles pour stimuler l’organisme et éviter la désadaptation à l’effort. Pour que les protocoles soient bien adaptés aux patients, il faudrait faire un bilan avec des mesures objectives pour évaluer les capacités quantitatives et qualitatives du patient.
[1] C. Hautier, M. Bonnefoy / Annales de réadaptation et de médecine physique 50 (2007) 469–474
A.A
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