16.6.13

Le plagiat : sa fréquence augmente en sciences

Image tirée du site Zazzle
   Le plagiat se développe grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication et les revues biomédicales sont concernées ! Le ‘plus vieux métier du monde’ concerne tous les domaines de la production intellectuelle et toutes les langues, puisque même le grand Rabin de France a avoué avoir plagié ! Dans les universités françaises, le plagiat existe et commence à être identifié. Le blog "Archéologie du copier-coller" attire l’attention sur la tolérance des universités françaises. Il faut lutter contre le plagiat qui envahit nos revues biomédicales, nos sites internet et autres blogs….

     La production scientifique sur les blogs est encore peu reconnue dans l’évaluation des chercheurs. Elle devient importante, mais très sujette au plagiat.. il est facile de copier-coller sans citer les sources… Seule la crédibilité des auteurs et producteurs de ces blogs permet au lecteur de se faire un jugement sur le long terme, mais ceci est subjectif.

   Le plagiat est un vol d’idées, de paragraphes. Il consiste à copier un auteur ou créateur sans le dire, ou à fortement s’inspirer d’un modèle que l’on omet délibérément ou par sa négligence de designer. L’auto-plagiat, comme le plagiat, trompe le lecteur, abuse les reviewers, et vole la propriété de la revue qui a publié précédemment les données. Attention : il n’y a pas de plagiat quand les sources sont explicitement citées (et remerciées) après avoir eu l’autorisation, quand les parties copiées ou paraphrasées sont identifiées par des guillemets ou des italiques. Ceux qui commettent des auto-plagiats ont l’excuse classique : « je suis célèbre et très sollicité pour dire les mêmes choses…  par politesse, je change très légèrement les articles antérieurs dont je m’inspire... ce n’est pas de ma faute….». Ils devraient mettre entre guillemets les redondances, et dire qu’ils ont déjà publié le texte en citant la source. Certains prônent le paraphrasage, avec des exemples pour bien le pratiquer afin d’éviter le plagiat…   je n’aime pas cette pratique.

     La plupart des cas de plagiats identifiés sont traités d’une manière habile et confraternelle sans endommager la réputation des auteurs, ni celle de la revue. Ces plagiats restent ignorés des lecteurs. J’en ai observé un certain nombre, comme de nombreux rédacteurs. Les logiciels anti-plagiat sont performants en langue anglaise, et utilisés de façon systématique par les grandes revues. Ces logiciels sont chers, et faut-il les utiliser à la soumission de tous les articles, ou après la décision d’acceptation ? Une méthode gratuite existe, mais elle n’est pas très performante : les moteurs de recherche.  Entrez la phrase ou le paragraphe suspects dans www.scholargoogle.fr ou d’autres moteurs et quelques informations sont obtenues. Détecter le plagiat sans logiciel est possible quand il est important, et les reviewers peuvent être alertés, mais le plagiat passe souvent inaperçu… voire est admis et considéré comme une pratique usuelle (eh oui, j’ai vu des experts le dire).

    En langue française, plusieurs logiciels existent. Ils semblent performants dans le domaine scolaire et de l’enseignement supérieur, mais pas très adaptés à nos revues biomédicales françaises. Ils ont des limites car pour ces logiciels il faut définir le corpus d’articles en français introduits dans le logiciel. Ces logiciels ne détecteront pas les traductions en français de paragraphes et d’articles en langue étrangères. Une controverse existe sur le niveau de plagiat toléré dans les articles scientifiques, compte tenu que pour les chapitres méthodes, le plagiat est parfois incontournable. Quand il y a litige, il faut savoir si le plagiat correspond à 15 voire 50 % du texte plagié… et quel est le seuil tolérable, en dessous duquel il ne faut abandonner toutes accusations… Je n’ai pas de solution, mais la tolérance zéro n’est paut-être pas la meilleure…

    Pour prévenir le plagiat, des codes d’éthique existent mais ils sont peu connus en France. Les Institutions devraient mieux former les chercheurs, avoir des directions de l’intégrité scientifique et des chartes ‘anti-plagiat’. Les Institutions devraient condamner les auteurs ayant plagié plutôt que de protéger leurs membres.

HM.

PS : ce billet est inspiré de « Maisonneuve H. Le plagiat est la partie émergée de la fraude scientifique. Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 2013 ;32 :1-2 » que je remercie, et de « Maisonneuve H. Plagiat et embellissement des données sont les mauvaises pratiques les plus fréquentes dans les articles scientifiques. Kinésithérapie La Revue, 2013, à paraître »

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