7.5.12

Score d'Activité Physique pour personnes âgées



     Après avoir rappelé que la médecine physique de réadaptation se préoccupe de l’activité physique (AP) en tant que moyen mais aussi en tant qu’objectif thérapeutique, l’équipe de Dijon souligne le fait que l’AP apparaît encore comme une notion difficile à quantifier. Plusieurs scores d’activité physique (SAP) ont été validés en langue anglaise. Les SAP en langue française restent encore très rares et ne sont pas destinés à de larges populations de sujets adultes. Il a été décidé de réaliser une étude prospective pour mettre au point une SAP [1], valider sa reproductibilité et rechercher des corrélations avec des paramètres d’adaptation à l’effort chez les sujets âgés.


     L’élaboration de ce score s’est fait à partir de données bibliographiques, le groupe de travail composé de deux médecins physiques de réadaptation, d’un cardiologue, de deux généralistes à spécialité gériatrique, et de deux kinésithérapeutes spécialités reconditionnement à l’effort (RAE) se veut multidisciplinaire. Ce groupe a décidé d’éditer un questionnaire auto administrable. Privilégiant l’AP au travers des habitudes de vies, la notion d’adaptation à l’effort a été mise au second plan (Illustration du questionnaire). Concernant la population, ont été exclus tous les sujets pouvant présenter une altération des capacités fonctionnelles. De plus, seuls étaient retenus les sujets avec un Mini Mental Test de Folstein supérieur à 24 et présentant des facultés de compréhension. La population recrutée finalement nous donne donc 57 sujets, 77 ans d'âge moyen avec un IMC moyen de 25 kg/m². Le questionnaire a été posé par un médecin une première fois avant le test d’effort maximal et une deuxième fois, une semaine plus tard, avant les 3 tests de marche composés du test de marche de 6 minutes, du test de marche rapide de 200 mètres et du timed up and go test. Une analyse statistique de corrélation et de reproductibilité a été établie via les tests de Spearman et Pearson.

     Les résultats de corrélation entre le questionnaire de Dijon et les différents tests de marche ne sont pas très concluants. L’équipe de recherche insiste tout de même dans leur discussion sur le fait qu’il existe, de par la bibliographie [2], une relation inverse entre le niveau d’AP et le risque d’événements cardiovasculaires. Les chercheurs de Dijon reconnaissent toutefois méconnaître les mécanismes de l’AP qui luttent contre ces maladies. Les facteurs de risque d’athérosclérose sont à l’évidence mieux contrôlés. Ainsi au fur et à mesure, des groupes de patients avec des pathologies cardiorespiratoires ont fait partie des programmes de RAE ; parmi lesquels les patients présentant une insuffisance cardiaque, une artériopathie des membres inférieurs, une broncho-pneumopathie chronique obstructive. Sont venues également s’ajouter après constat de désadaptation à l’effort les maladies qui exposent les patients à une perte d’autonomie comme l’arthrose, les rachialgies chroniques, les neuropathies centrales, le diabète, etc…

      Les auteurs de l'article soulignent l'importance de pouvoir évaluer les sujets en pratique courante d'AP. L'actimétrie, qui possède les accéléromètres et les podomètres comme appareil de mesure, ne demande qu'à être validée. Les tests d'effort restent incontournables pour quantifier les performances maximales.

      Cette étude tentait de valider un questionnaire en langue française car la demande existe en ce qui concerne l'usage courant. La validation des SAP est difficile à obtenir car elle est confrontée à plusieurs paramètres rencontrés dans cette étude. Tout d'abord, cette validation est rapportée à la subjectivité intervenant dans les réponses, une surestimation ayant déjà été montrée dans l'autoappréciation de l'AP [3]. De plus, ce type de recrutement fait appel au volontariat de sujets à priori intéressés et motivés par l'AP.


L’Avis du GERAR :
     Cet article a voulu éditer un SAP en langue française. Il reste à affiner les objectifs du questionnaire car la population visée, d’un âge avancé, présente des profils de pratique d’activité physique et de sédentarité non représentatives de la population globale. La présentation des différents profils sédentaires aurait été intéressante dans la discussion. De plus, l’équipe de Dijon précise que la notion d’adaptation à l’effort a été mise au second plan, or l’AP est présente dans 6  questions sur 9 avec des notions d’intensité et de durée. L’évaluateur tenterait de dépister indirectement un niveau d’adaptation à l’effort durant les activités sportives.

    Cela sous-entendrait à penser que le sport ou le loisir auraient l’exclusivité de l’AP alors que bien d’autres activités fonctionnelles en rapport avec la vie quotidienne et non considérées comme un loisir demandent différents niveaux d’AP selon les exigences de l’AP.
Le GERAR remarque après avoir lu bon nombre d’articles sur le sujet que les auteurs ont tendance à confondre AP, inactivité physique et sédentarité plus qu’à les associer dans les réflexions savantes et consensuelles. Il semblerait qu’il manque aux professionnels de la rééducation d’aborder la sédentarité sur son aspect psychosocial. Une réflexion, sur le syndrome 3H abordée dans un précédent post du GERAR, pourrait se définir de manière consensuelle. Il sera alors plus aisé de transmettre ces notions dans les cursus d’enseignement professionnel et cela nous permettrait de répondre à plusieurs problématiques de soin liées au sédentarisme.

NS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Printfriendly



Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...