21.2.12

L'INSEP inspire le GERAR

    L'Institut National du Sport et de l'Education Physique organise grâce à son service médical des staffs réguliers rassemblant des Médecins Physiques et de Réadaptation (MPR), des Chirurgiens Orthopédistes et des Radiologues. Les problématiques sont d'ordre traumatologique et/ou orthopédique avec quasi-systématiquement un contexte de pratique sportive chez les patients présentés.

       Les particularités de ces soirées tiennent dans le fait que le patient est convié à se faire examiner durant le staff par tous les spécialistes qui ont  à leur disposition une table d'examen, un appareil d'échographie et un rétroprojecteur pour visualiser les différents clichés d'imagerie.


    Du point de vue thérapeutique, le patient peut être considéré comme un animal de laboratoire et peut surement le ressentir, mais son objectif est de pouvoir ressortir de ce staff avec une solution à la problématique persistante de sa pathologie.
     D'un point de vue scientifique, ce staff et sa configuration particulière permettent aux différents intervenants de confronter leur avis en ayant un regard concret sur la clinique à adopter. L'interactivité entre les professionnels est valorisée dans le but de trouver un traitement aux problématiques de chaque patient.
     Le GERAR avait envie de soutenir cette initiative en exposant succinctement des études de cas "inspirés" de ces soirées de l'INSEP. Dans un souci pédagogique, certaines des problématiques sont illustrées par des schémas  tirés du livre d'anatomie de Dufour [1], une référence dans le champ de la musculo-squelettique.

1er CAS :

Un patient présente une tendinopathie à type de frottements entre la portion antérieure de l'insertion inférieure du biceps fémoral et la bandelette ilio-tibiale. Le patient ne se plaint pas de douleurs chroniques mais de gènes survenant par épisode éthiopathique. De plus, il a des échéances physiques nécessitant la totalité de ses moyens.
Après confirmation par les clichés d'IRM et l'échographie, le consensus médical a débouché sur une solution chirurgicale de postériorisation du long biceps à son insertion fibulaire.


2ème CAS :  

Une patiente sportive de haut-niveau et de grande taille a été victime d'une entorse grave du ligament croisé postérieur  au (LCP) il y a presque 2 ans. Cette entorse a eu un traitement fonctionnel sans traitement chirurgical. A l'examen clinique, il subsiste une laxité postéro-latérale. De plus, elle souffre d'une enthésopathie du tendon rotulien (TR). PRP et physiothérapie n'ont eu que très peu d'effets. L'échographie souligne une zone d'hypovascularisation sur le TR. 
Les chirurgiens sont mitigés quant à la ligamentoplastie LCP avec son faible taux de garantie sur une patiente en inactivité physique depuis 2 ans. La première partie du traitement consiste à une immobilisation sous attelle d'extension avec infiltration corticoïdes.

3ème CAS :

Une patiente, ancienne footballeuse internationale et reconvertie entraineuse, souffre de douleurs au niveau de la fosse poplité du genou avec un antécédent lointain de ligamentoplastie DIDT sans laxité ni instabilité. L'IRM met en évidence  un oedème au niveau du tunnel tibial et une fabella très latéralisée qui pourrait gêner l'insertion du LCA réimplanté. La palpation sous échographie  met en évidence une "tache haute" sur la coque condylienne latérale avec un épaississement fibreux. A noter, une veine communique avec cette tache.
Il a été préconisé une infiltration de la zone fibreuse sous contrôle échographique.

4ème CAS :


Un patient pratiquant un sport de saut avec impulsion sur le pied droit présente des douleurs à la cheville gauche. Elle est localisée au niveau de la tibio-fibulaire en position antéro-inférieure. C'est une gène récurrente mais pas systématique suivant l'activité physique. A l'examen clinique, il manifeste une douleur en flexion dorsale passive sans limitation articulaire. A la radio, cliché profil de la cheville, épaississement fibrosé en regard du rétinaculum des muscles extenseurs. La question est chirurgie ou pas chirurgie de résection ? Elle ne se pose qu'avec le contexte socio-sportif car l'intervention nécessitera deux mois d'arrêt minimum.

Avis du GERAR:
   Par ces soirées, le monde médical s'efforce de mettre en valeur cet exemple de pluridisciplinarité. Organiser des soirées sous forme d'études de cas amène plus d'objectivité à l'analyse en sortant le patient et sa problématique du système de soin avec ses limites et sa subjectivité.
Le GERAR veut croire que les acteurs de la rééducation puissent en faire de même. L'amélioration de la prise en charge du patient serait évidemment la question centrale autour de laquelle graviterait chaque professionnel paramédical, sous l'égide bien sûr de l'Evidence-Based Practice.

NS.

[1] Dufour M. Anatomie de l'appareil locomoteur. Tome 1. Membre inférieur. Ed. Masson. 2001 p 144, p244

1 commentaire:

  1. http://www.physiographie.umontreal.ca/ Qu'en pensez-vous si on autorisait la pratique de l'échographie aux kinés (ce que nous a conseillé de faire Monsieur jean-Paul carcy formateur à la SFKMS)?

    francois.c.angelini@gmail.com

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