19.10.11

Impact d'une plastie du LCA en rééducation précoce lors de différents exercices de locomotion.


Selon la littérature scientifique récente, l'utilisation du renforcement musculaire en CCO dans le traitement d'une ligamentoplastie de genou n'affecterait pas l'intégrité du transplant par rapport à la CCF.

Qu’en est-il alors de l’impact de ces de modalités sur la déambulation des patients opérés de plastie du ligament croisé antérieur ? C’est ce qu’a voulu analyser l’équipe britannique de Hooper [1] en 2001. Quels sont les retentissements sur les paramètres fonctionnels de marche, après un entrainement en CCF ou en CCO suite à une ligamentoplastie de genou?


Au total, 37 patients ont participé à l’étude, taille et poids moyens 1,76m pour 76 Kg. Tous les patients étaient opérés selon la technique Kenneth-Jones (KJ) ou par un Kennedy-Lad [2]. Ces sujets ont été répartis de manière homogène (homme/femme et technique opératoire) et randomisés dans chacun des 2 groupes : CCF et CCO. 3 fois par semaine, pendant 4 semaines, de la 2ème à la 6ème semaine post opératoire, les patients participaient à des séances de renforcement musculaire selon les modalités de leur groupe. Le groupe CCF utilisait une presse horizontale, en accentuant la poussée avec le talon, et le groupe CCO une chaise à quadriceps, via les poids disponibles ou avec un poids distal fixé à la cheville.

Les investigateurs de l'étude ont fait passer le questionnaire de Hughston [3-4] et ont étudié différents types de marche grâce à une plateforme de force et des caméras infra-rouges pour mesurer la position de chaque articulation lors des épreuves. Les différentes mesures ont été réalisées lors d'une marche classique sur une distance de 10 mètres, lors de la descente et montée de plusieurs marches d'escaliers. Chaque test était répété 3 fois, à t1: 2 semaines post opératoire et t2, 4 semaines après.

Après analyse statistique, les données du questionnaire se sont améliorées, passant de 45 à 61% de satisfaction sans différence inter-groupe. Il n'existe pas non plus de différence entre les groupes CCF et CCO sur l'amplitude de mouvement lors de la marche, sauf lors de la montée de marche où le groupe CCO possède une flexion de genou plus importante. Les résultats mettent en évidence des variables biomécaniques plus importantes au niveau du membre inférieur (MI) controlatéral après 2 et 6 semaines de rééducation.
En conclusion, il n'existe pas de réelle différence significative qualitative et quantitative concernant le type de renforcement sur les paramètres mesurés lors des différentes épreuves de marche.

L'avis du GERAR:
Les auteurs soulignent des difficultés méthodologiques dans le suivi de l'activité physique (AP) des patients en dehors des séances de rééducation, ils proposent de suivre cette AP avec un podomètre afin de remédier à cette problématique. Le suivi de l'AP pré et post chirurgie est une variable très difficile à maîtriser, le but étant de trouver une certaine homogénéïté afin de réaliser des comparaisons fiables.
La sollicitation du MI controlatéral reste encore importante à 6 semaines post-opératoire. En revanche, le fait de descendre et monter des marches à 2 semaines semble difficile, et les auteurs de cet article ne parlent pas d'aides techniques pour réaliser « correctement » les exercices.
Le GERAR continue de chercher des preuves cliniques sur le rôle de la CCO sur la réhabilitation d'une plastie du LCA, par rapport au renforcement en CCF.

MV.

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